Corruption plus fréquente chez les employés chinois d’outre mer
Op / Ed Commentaire: Chris Devonshire-Ellis
29 mars – Suite à la condamnation de dix ans de réclusion prononcée contre le personnel chinois de Rio Tinto pour corruption, il reste encore beaucoup à apprendre des pressions exercées sur les employés d’origine chinoise ayant obtenu la nationalité d’un autre pays. Une récente affaire a révélé que d’importants pots de vin étaient accordés au négociateur en chef de Rio Tinto, Stern Hu. Le rideau doit tomber sur les agissements en Chine de personnes d’origine chinoise dirigeant des affaires sous le contrôle d’une entreprise multinationale et sous couvert de passeport étranger.
A plusieurs occasions, malheureusement trop nombreuses pour pouvoir être comptées, j’ai moi-même découvert des fraudes dans des cas de due diligence en Chine, qui avaient été menées non pas par du personnel chinois, mais par des chinois de nationalité étrangère. Il est vrai que dans de nombreux cas en Chine, ce sont les hommes d’affaires étrangers qui agissent mal dans leurs comportements ou dans la manière d’exploiter leur entreprise. À cet égard et parfois sans surprise, les médias occidentaux ne tiennent pas compte des échecs des cadres occidentaux et lorsque quelque chose d’illicite se produit, reportent la faute sur les chinois locaux. D’après mon expérience, ceci est une mauvaise approche. Après avoir dirigé deux entreprises en Chine pendant 28 ans, j’ai constaté que ce sont les cadres étrangers qui se sont le plus souvent mal comportés.
En examinant la situation et la pression médiatique autour de l’affaire Rio Tinto, il est évident que beaucoup en Occident ont d’abord blâmé la Chine pour cet incident. Toutefois, il est maintenant certain que les employés étaient impliqués dans une affaire de corruption. D’ailleurs, employer des chinois venus de l’étranger et les mettre en charge d’opérations basées en Chine est souvent source de nombreux problèmes, d’après ma propre expérience. Dans une certaine mesure, ceci est compréhensible.
Être ethniquement et culturellement proches à bien sûr ses avantages, la facilité de communication étant l’un d’entre eux. Cependant, cela mène souvent à un idéal quand ces dirigeants se trouvent face hommes d’affaires chinois qui « nous sommes chinois, soyons le tous ensemble ». Cela place les cadres d’origine chinoise sous une pression intense. Il leur devient difficile de parler à leurs patrons qui s’attendent à ce qu’ils résolvent les problèmes au lieu d’en créer. Certains peuvent se retrouver coincés entre leurs fonctions dans leur entreprise, leur réseau chinois et leur « guanxi » opérationnel. Trop souvent, les cadres d’origine chinoise de nationalité étrangère sont laissés à eux-mêmes, aux prises avec de sérieuses questions de conscience, de tentation et de pression. Ainsi, malheureusement, d’excellents employés peuvent être corrompus. Dans le cas de Stern Hu, celui-ci a détruit sa carrière et a porté préjudice à l’entreprise Rio Tinto en la faisant passer pour une entreprise à l’éthique douteuse.
Malheureusement, j’ai vu ce scénario se répéter encore et encore lorsqu’il s’agit d’effectuer un cas de due diligence, ou lorsqu’on regarde de plus près les anomalies au sein d’entreprises exerçant une activité en Chine :
- Cadre d’origine chinoise se joint à un entreprise
- Considéré comme un natif de son pays d’adoption en possession d’un passeport étranger
- Très rapidement porté à la tête des opérations de l’entreprise en Chine
- Devient corrompu (en général par une tentation intense, renforcée par ses capacités linguistiques qui lui permettent aisément de dissimuler certaines choses au siège social)
- L’état des finances ou le contenu d’un contrat commencent à montrer des anomalies
- Des enquêtes révèlent la fraude
- Le cadre chinois est confronté
- La société à investissements étrangers est endommagée (dans certains cas, de manière irrémédiable)
Les leçons sont claires. Tout d’abord, l’honnêteté n’est pas l’apanage des cadres étrangers. Beaucoup de ceux qui exercent une activité en Chine, sont des opportunistes et se corrompent eux-mêmes, jusqu’ici trop heureux pour montrer les autres du doigt. Deuxièmement, les Chinois ne sont ni plus ni moins corrompus que les autres. Mais, troisièmement, les départements des ressources humaines des multinationales exerçant des activités en Chine n’ont pas fourni suffisamment de soutien affectif, intellectuel et moral à leurs cadres étrangers d’origine chinoise travaillant en Chine. Le cas de Stern Hu aurait pu être évité s’il avait pu parler des pots de vins qu’on lui avait offert à un de ses supérieurs. De toute évidence ce n’était pas le cas. Les entreprises multinationales devraient faire le point sur le soutien qu’elles fournissent à certains de leurs cadres dirigeants, qui établissent à la fois des liens pour réduire les écarts entre l’Est et l’Ouest, mais font également face à une double pression dans ce genre d’activités. Les directeurs des ressources humaines feraient bien de prendre tout ceci en note. Les gens ayant le même comportement que Stern Hu pourraient être éliminées par un meilleur soutien du siège social.
Voir aussi
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